L'huître perlière
Après avoir échappé à une très forte sélection naturelle, l'huître se fixe sur divers supports morts. C'est encore l'une de ses réactions de défense qui produit la perle.
Face à l'intrusion d'un corps étranger, petit parasite, ou grain de sable, le manteau, organe sécréteur de la coquille, va isoler l'intrus en formant autour de lui une couche de nacre donnant ainsi naissance à une perle ou demi perle. C'est en observant cette réaction que les Japonais mirent au point la technique de culture aujourd'hui utilisée en Polynésie.
Au cours d'une véritable opération chirurgicale, le greffeur introduit dans une partie précise du mollusque âgé de 3 à 4 ans, une petite bille d'os appelée nucléus, qui jouera le rôle d'intrus. L'huître est ensuite accrochée sur sa plate-forme à quelques mètres de profondeur durant plusieurs années.
La production perlière depuis 1972 nécessitant un approvisionnement de plus en plus important en nacres vivantes prêtes à la greffe, les stocks naturels du Territoire ont subi une exploitation intense et amené la plupart des lagons à un stade proche de l'épuisement.
Pourtant dès 1870, le gouvernement français envoyait un biologiste enquêter sur la diminution des récoltes et proposer des mesures, alors que les plongeurs ramassaient encore 200 kilos par jour. Ce chercheur déclara qu'il devait être possible d'élever les huîtres en collectant le naissain sur des supports placés dans l'eau au moment de la ponte. L'expérience d'ailleurs se révéla concluante à l'époque. Mais il fallut attendre 1954 pour que le service de la pêche apporte son assistance technique. Cette méthode, couramment adoptée dans les Tuamotu, accroît la production nacrière.
Un autre danger cependant menace l'huître aujourd'hui, avec l'apparition en 1985 d'une maladie de la nacre. Selon les chercheurs de l'ORSTOM, la pollution de certains lagons producteurs serait à l'origine de ce mal. D'autres scientifiques l'attribueraient à l'emploi de peintures sous-marines de protection que portent les bateaux.
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